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Deux entreprises d’ici au Forum mondial de l’économie sociale et solidaire 

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Le mois dernier, deux directrices d’organisations membres du PECEM, Annick Fortin de La Récolte – Marché agroalimentaire et Laurie Pagé de Lily Gourmande ont plié bagage pour se diriger vers le Sénégal. Bien qu’elles aient un horaire fort occupé, ces entrepreneures ont saisi  l’occasion d’aller à la rencontre de gens aussi passionnés qu’elles par l’économie sociale. Un séjour tous les éléments étaient réunis pour vivre une expérience unique et enrichissante.

Avant même qu’elles partent, nous avions déjà prévu une rencontre virtuelle pour discuter de leur périple en terre africaine. 

Puis vint la fameuse heure de vérité (!). Je veux tout connaître à propos de leurs attentes, leurs impressions, leurs apprentissages…Mais, d’abord et avant tout, je leur ai demandé ce qui les a motivé à déposer leur candidature pour ce forum mondial en économie sociale, considérant leur emploi du temps bien rempli?

Laurie : Bien, en fait, on se targue d’être en économie sociale, mais au fond, nous sommes assez novices. Je voulais aller m’instruire, en savoir plus, afin de mieux promouvoir ce modèle économique au Québec. Je me rends compte que très peu de gens savent ce que c’est, l’économie sociale. 

Annick : Étant une jeune entrepreneure issue de l’économie sociale, le milieu est relativement nouveau dans mon parcours professionnel. Depuis maintenant trois ans, je vois le potentiel de l’économie sociale et solidaire dans notre propre économie au Québec. Il est devenu une priorité pour moi de m’instruire le plus possible, de découvrir comment les organisations fonctionnent au Québec, mais également ailleurs dans le monde. J’ai donc décidé de m’inscrire afin de m’inspirer des autres modèles, d’échanger avec d’autres acteurs et qui partagent les mêmes idéaux d’entraide, de respect, de l’humain et de l’environnement. Ma participation au Forum est une manière de peaufiner mes connaissances, et aussi, de trouver des solutions aux problèmes de l’économie actuelle.

 Justement, qu’avez-vous appris?

Laurie : L’économie sociale du Sénégal est plutôt informelle. Ce ne sont pas des entreprises enregistrées qui payent des taxes. Les gens de cette communauté ne sont pas particulièrement structurés comme nous, au Québec. J’ai rencontré plein d’organisations, dont LOJIQ, avec lesquelles j’aimerais définitivement collaborer dans le futur. J’ai découvert le mouvement Milan Urban Food Policy Pact qui met en place 37 actions en lien avec l’alimentation auxquelles les villes s’engagent à instaurer. Grosso modo. 

Annick : Plusieurs choses, mais d’abord, je vais souligner l’importance de la coopérative féminine qui prend une place prépondérante au sein des entreprises d’économie sociale et solidaire (ESS), surtout au Sénégal. J’ai vu d’importantes associations féminines qui ont été créées pour aider les femmes, mais aussi pour aider les villages dans lesquels elles sont. Puis, comme mon entreprise est en sécurité alimentaire, j’ai été à plusieurs séances autogérées et à des panels sur le sujet. J’ai pu remarquer les similitudes entre nos problèmes et les solutions disponibles entre le Québec et le Sénégal : la mutualisation des ressources, l’accompagnement et le partage des ressources et l’importance d’agir socialement avant d’agir économiquement, en encourageant l’achat local, par exemple.

Est-ce qu’il y a des pratiques que vous allez mettre en place dans votre quotidien?

Laurie : Je me suis surtout inspirée des organisations québécoises qui présentaient des conférences. Mais, comme tel, comme il n’y a pas de structure bien établie pour l’instant au Sénégal, je n’ai pas changé ma façon de faire.

Par contre, j’ai visité le Musée des civilisations noires et j’ai pu comparer nos techniques d’exposition. Cela m’a donné plein d’idées pour nos futures expositions (Culture C). Le Musée de la femme était vraiment intéressant aussi. Même si ces deux activités ne faisaient pas partie du Forum, je m’en suis grandement inspirée. 

Annick : Je suis une adepte du concept de l’économie circulaire et de la mutualisation des ressources. Je compte donc m’inspirer de leur système collaboratif afin d’assurer la pérennité et le développement de mon organisme en créant des projets collectifs. Pour moi, agir en silo ne fonctionne plus.

Et qu’est-ce qui vous a le plus marqué de votre passage? 

Laurie : Je retire plein d’apprentissages liés aux relations avec les Sénégalais. Leur culture, notamment. Cela va assurément m’aider avec les immigrants présents à Contrecoeur qui sont aussi une partie de ma clientèle. 

Annick : L’Afrique et le Québec sont riches de ces problèmes, car chaque problème est une piste de solution solidaire et une opportunité à saisir.

En considérant les défis de télécommunications et financiers de chaque pays, croyez-vous que le modèle de l’économie sociale soit une solution viable et prospère? 

Laurie : C’est un modèle de plus en plus connu à l’international et qui se développe petit à petit. Il y a même des pays qui ont des ministères de l’économie sociale…C’est donc une structure économique qui gagne du terrain tranquillement. Cependant, là où les difficultés sont similaires, c’est qu’il y a beaucoup d’aides en prédémarrage et démarrage, mais très peu pour consolider une entreprise. Les enjeux de financements sont les mêmes, c’est-à-dire que les subventions sont ciblées, par exemples, en spécifiant les groupes d’âges, le sexe, l’orientation sexuelle…

Annick : De mon côté, je vais commencer par souligner le fait que l’économie sociale n’est pas définie d’un pays à l’autre. Par contre, la plupart des pays s’entendent pour dire qu’il est primordial, maintenant, de développer des modèles d’affaires qui permettent, oui, d’être prospère économiquement, mais de respecter l’humain et l’environnement. Il reste énormément de chemin à faire, mais je crois réellement que l’économie sociale et solidaire est l’avenir, la solution qui est viable, prospère, et surtout, durable.

Comme c’est bien dit! On y croit nous aussi. Très fort. Parce qu’en plus d’être notre raison d’être, nous travaillons en ce sens pour pallier ces problèmes. Être présentes pour vous sur le terrain et développer de nouveaux partenariats, pour qu’enfin, ce modèle économique social soit reconnu de façon juste et égalitaire auprès des instances gouvernementales. D’ailleurs, si vous désirez suivre le mouvement en faisant partie de la communauté du PECEM, vous pouvez devenir membre en tout temps et bénéficier d’une foule d’avantages.

 

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